Clock Sarah
NoireImperial StoutRépublique tchèquePremiumMicro-brasserieNon-filtréeJe dois l’admettre, il m’arrive parfois de basculer honteusement dans les préjugés les plus éculés. Aussi quand ce bon copain m’a annoncé avoir pensé à moi pendant son séjour en République tchèque, je m’attendais à recevoir une bière typique du pays, genre une pilsner blonde brassée au houblon Saaz, quelque chose de bien exécuté mais pas fou. Aussi, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans la boite aux lettres une Russian Imperial Stout annonçant un effroyable volume d’alcool de 24%.
Et là un autre cliché, celui de l’amour déraisonné des gens des pays de l’Est pour les alcools forts, est venu me frapper à la vitesse d’une Skoda sans freins sur une route de montagne. Cette bonne vieille image d’Epinal qui consiste à mettre dans le même bain les slaves, l’alcool de patate et la cirrhose de stade 3. Voilà que j’avais peur de cette bière. En décapsulant cette bouteille affublée d’une fillette robot avec son doudou, je craignais de me retrouver face à un breuvage si fort et si mal dosé qu’en comparaison de l’acide de batterie passerait pour une verveine. Et encore une fois, je me trompais.
La bière tchèque ne se résume pas à la pilsner, les slaves ne sont pas tous alcooliques et non, une bière à 24° n’est pas nécessairement un tord-boyaux. Surtout quand c’est la brasserie Clock qui s’y colle.
La brasserie tchèque Clock est née en 2012 sous l’impulsion de Jiří Andrš, Ivo Muthsam et Jakob Sychra. Alors à la recherche de locaux, ils jetèrent leur dévolu sur les anciens bâtiments de la « brasserie du Château » à Potštejn, en Bohême orientale. Deux ans de lourds travaux de rénovation et d’aménagement plus tard, le premier brassin put être servi en juin 2014, soit exactement un siècle après la fermeture de l’ancienne brasserie. Aujourd’hui l’établissement, à l’identité graphique robotique typée art déco fort réussie, est devenue autant une étape touristique qu’un lieu de rendez-vous pour les gens du crû, avec un restaurant servant des produits locaux et un “beer garden” dédiée aux dégustations estivales (perso j’appelle ça une terrasse mais bon).
La Sarah est donc une russian imperial stout vieillie aux copeaux de fût de chêne et titrant à 24° (et oui ça fait beaucoup). Sa robe est d’un noir exceptionnellement dense au travers duquel – et sous une très bonne lumière – on peut distinguer de profond reflets acajous. Elle est surmontée d’un chapeau de mousse couleur café, fine et crémeuse, et exhale de puissants arômes de café brûlé, de vanille grillée et de discrètes notes de raisin.
En bouche l’attaque se veut douce, ronde et agréable, poussée par des saveurs très marquées de chocolat, de malt grillé, de caramel, de café et de vanille. Le corps est huileux, la carbonation plutôt discrète, et en s’attardant de discrètes notes boisées, de réglisse et de cannelle peuvent se percevoir, suivies d’une amertume assez légère. Avec un volume d’alcool si élevé, j’imaginais ce dernier omniprésent à toutes les étapes de la dégustation mais il n’en est rien, c’est tout juste si on le distingue sur le palais. Il ne se révèle qu’en fin de bouche par une intense chaleur, après une finale très longue faite de malt et de chocolat torréfiés. Un vrai traquenard.
Verdict
La Sarah de la brasserie Clock est une surprenante petite claque derrière la nuque. C’est une bière très puissante en goût, très torréfiée, mais qui n’en oublie pas d’être pour autant équilibrée voir même subtile. Une bière réconfortante, idéale les froids soirs d’hiver.
Vous connaissez cette bière ? Notez-la avec nous !
Aaaah vu comment tu la vends, je me précipite sur google pour voir si la brasserie distribue ses bières à l’internationale et…. non.
Je te raconte pas ma déception.
Imagine donc, je ne pourrais sans doute plus jamais en boire.
Heuuu, elle est pas plutôt à 8,5% ? Le 24° n’est pas équivalent à 24 %, me semble-t-il…
Je me suis longtemps posé la question. Normalement le pourcentage et le degré sont deux façons d’exprimer le Titre Alcoolémique Volumique.
Et à ma connaissance les deux écritures sont possibles (voir https://fr.wikipedia.org/wiki/Degr%C3%A9_d%27alcool#Pourcentage_volumique_(%_vol)_et_degr%C3%A9_(_%C2%B0)).
Mais si en République Tchèque on utilise une autre unité mais qui est indiquée pareil, effectivement cela peut porter à confusion, je file me renseigner.
Bon, je me suis gaufré. Les tchèques utilisent le Balling et/ou le Plato, qui correspond au degré de sucre avant fermentation.
Je vais mettre l’article à jour au plus vite. Merci !
C’est ce que je me disais, car ayant passé quelques jours à Varsovie et Cracovie, la plupart du temps, « leurs » degrés ne correspondaient pas aux nôtres…
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